Les chiffres essentiels du marché photovoltaïque en 2025

UNE PREMIÈRE MOITIÉ D’ANNÉE RECORD

Le premier semestre 2025 affichait déjà 2 765 MW raccordés, un niveau exceptionnel, proche du record du 4ᵉ trimestre 2024 (1 586 MW). Cette performance correspondait à plus de 110 000 nouvelles installations sur les six premiers mois de l’année.

Dans le détail :

• 1 922 MW ont été raccordés en injection totale,
• 726 MW en autoconsommation avec injection de surplus,
• 116 MW en autoconsommation sans injection.

Cette dernière catégorie, encore marginale, pourrait croître rapidement, stimulée par la baisse des tarifs de rachat et la volonté accrue des ménages et entreprises de consommer leur propre production.

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LE SOLAIRE RÉSIDENTIEL EN RECUL NET AU 3ᵉ TRIMESTRE 2025

Selon Enedis, plus de 1,5 GW ont été raccordés entre juillet et septembre 2025, un nouveau record trimestriel. Cependant, le segment résidentiel connaît un net ralentissement. Avec seulement 155 MW raccordés au T3 2025, la baisse atteint –42 % par rapport au T4 2024. Même en intégrant les installations d’autoconsommation jusqu’à 18 kWc, le recul reste de –35 % sur neuf mois.

Cette contraction s’explique par plusieurs évolutions réglementaires intervenues en 2025 :

• 26 mars : division par trois des aides et report de la TVA réduite ;
• 19 juin : rejet du moratoire discuté à l’Assemblée nationale ;
• 27 août : annonce de nouveaux critères applicables au 1ᵉʳ octobre pour la TVA à 5,5 % ;
• 17 octobre : fin annoncée de la TVA à 10 % pour les installations ≤ 3 kWc.

Ces mesures ont fragilisé le secteur résidentiel, touchant particulièrement les 60 000 artisans spécialisés dans les petites installations photovoltaïques. Malgré un marché globalement dynamique, la filière résidentielle traverse une phase de forte instabilité après plusieurs années de croissance continue.

LES DÉPARTEMENTS LES PLUS SOLAIRES EN 2025

Au 3ᵉ trimestre 2025, le périmètre Enedis comptabilise 26 395 MW de puissance photovoltaïque raccordée, répartie sur 1 230 295 installations à travers la France. La production solaire reste concentrée dans le sud du pays, porté par des conditions d’ensoleillement favorables et un fort dynamisme industriel.

Le trio de tête des départements les plus équipés est le suivant :

• Landes : 1 185 MW raccordés à la fin du T3 2025
• Gironde : 960 MW
• Bouches-du-Rhône : 840 MW

Ces territoires confirment leur rôle moteur dans la croissance du solaire photovoltaïque français, soutenus par un maillage dense de projets commerciaux et de grandes toitures.

ÉVOLUTION PAR SEGMENT

L’analyse détaillée par segment révèle des dynamiques contrastées :

• L’autoconsommation (totale ou partielle) poursuit sa baisse, avec 51 585 installations raccordées.
• Le segment résidentiel (<36 kW) recule à 268 MW raccordés.
• Les moyennes toitures (36 à 100 kW) enregistrent une forte progression, avec 114 MW raccordés.
• Les grandes toitures (100 à 500 kW) battent un record absolu, atteignant 641 MW raccordés.
• Les très grandes toitures (500 kW à 1 MW) progressent légèrement, avec 18 MW.
• Les grandes installations au sol (>500 kW, hors RTE) sont en baisse, à 384 MW raccordés.

Le segment des toitures de 36 à 500 kW représente à lui seul 52 % des raccordements du trimestre, signe d’un essor marqué des projets commerciaux et industriels (C&I), tandis que le résidentiel reste stable, voire en léger retrait.

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UNE DYNAMIQUE CONTRASTÉE

Malgré ces performances solides, plusieurs signaux d’alerte apparaissent :

• Les centrales au sol restent en suspens, en raison d’une proposition de loi débattue à l’Assemblée nationale, portée par le député Pascal Lecamp, qui pourrait freiner certains projets.
• La réforme tarifaire sur les petites installations fait craindre un coup de frein sur le segment résidentiel et les projets d’autoconsommation.

Dans ce contexte, la filière solaire appelle à un débat public mieux informé, appuyé par les données précises et segmentées de l’Observatoire France Territoire Solaire.

AUTRES INDICATEURS À RETENIR

• Part de l’électricité photovoltaïque dans la consommation brute (T4 2024) : 4,9 %
  (Les données du T1 2025 ne sont pas encore publiées.)
• File d’attente des projets sur le réseau de distribution : 25,35 GW
• Prix du marché de l’électricité : autour de 45 €/MWh, ce qui limite les charges publiques liées au soutien aux EnR.

tableau de bord du solaire photovoltaïque pour le premier semestre 2024

Ce tableau présente l’évolution du parc photovoltaïque en France entre la fin de 2023 et le premier semestre de 2024. Il compare deux aspects :

Parc photovoltaïque raccordé :

Au 30 juin 2024, la France comptait 1 010 481 installations photovoltaïques, avec une puissance totale de 22 172 MW. Par rapport au 31 décembre 2023, où le parc comptait 891 960 installations (20 119 MW), cela représente une augmentation de 13 % en nombre d’installations et de 10 % en puissance.

Nouvelles installations photovoltaïques :

Durant le premier semestre 2024, 126 873 nouvelles installations ont été ajoutées (2 110 MW), contre 93 107 nouvelles installations (1 449 MW) sur la même période en 2023. Cela représente une augmentation de 36 % en nombre d’installations et de 46 % en puissance.

Globalement, le secteur photovoltaïque montre une nette croissance, tant en nombre d’installations qu’en puissance installée.

Découvrez notre article sur les panneaux solaires les plus installés en France.

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Résultats régionaux et départementaux en 2025

Le parc solaire photovoltaïque continue de croître, avec une dynamique particulièrement marquée dans les régions du sud de la France. Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur concentrent à elles seules près de 65 % de la puissance nouvellement raccordée au premier trimestre 2025.

INSTALLATIONS RACCORDEES PAR REGION EN FRANCE (DEBUT D’ANNEE 2025)

Source : SDES, « Tableau de bord : solaire photovoltaïque – Premier trimestre 2025 », publication mai 2025 (données Enedis, RTE, EDF-SEI, CRE)

Voici une carte parlante pour de la puissance solaire installée en 2024 : 

LE PRIX DES PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES EN 2025

En août 2025, les prix des panneaux solaires en Europe ont atteint un plus bas historique : 0,12 €/W pour les modules haut rendement, 0,10 €/W pour les standards et 0,055 €/W pour l’entrée de gamme, selon pvXchange. L’organisme recommande de ne plus attendre de nouvelles baisses, car le coût global d’un projet dépend surtout de la structure, du câblage et de la main-d’œuvre.

Le marché se divise aujourd’hui en trois grandes catégories :

• Haut de gamme : technologies de pointe, rendement supérieur à 21 %, garanties étendues.
• Standard : technologie PERC, bon compromis entre performance et coût.
• Entrée de gamme : modules à bas prix, rendement plus faible et garanties limitées.

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En 2024, l’éolien et le solaire ont généré, en Europe, plus d’électricité que le charbon

Le Parc photovoltaique français jusqu’au 4ème trimestre 2023

Le Parc photovoltaique français en autoconsommation jusqu’au 4ème trimestre 2023

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Part de logements équipés de panneaux solaires à fin 2022 des principaux pays européns

Évolution des investissements en énergies renouvelables en Europe en 2023

L’année 2023 a vu une poursuite massive des investissements des producteurs d’électricité dans les énergies renouvelables, dans une Europe qui cherche à s’adapter aux crises récentes.

Capacités électriques installées et résilience du secteur

Selon la neuvième édition de l’étude de Colombus Consulting, qui évalue la santé financière des producteurs d’électricité européens, le secteur démontre une résilience remarquable malgré une demande en baisse pour l’électricité et le gaz, impactée par des crises géopolitiques. Les acteurs du marché ont ainsi maintenu le cap sur les énergies renouvelables, malgré une forte volatilité des prix de l’électricité.

Adrien Evrard, consultant en énergie chez Colombus Consulting, note que « les entreprises ayant misé sur les énergies renouvelables ont mieux résisté aux instabilités, soulignant l’importance pour le secteur de s’adapter aux nouvelles dynamiques de marché pour rester compétitif. »

Réduction de la consommation énergétique européenne

En France, le redressement de la production nucléaire a renforcé la stabilité financière d’EDF, contrastant avec les défis rencontrés par les entreprises moins diversifiées, plus vulnérables aux fluctuations du marché. Entre 2021 et 2023, la consommation de gaz et d’électricité a significativement baissé dans l’Union européenne, avec des niveaux historiquement bas pour l’électricité en France. Une production accrue d’énergie nucléaire et hydraulique a également contribué à la baisse des prix de gros de l’électricité.

Adaptation des stratégies des énergéticiens européens

À l’échelle européenne, l’investissement dans les énergies renouvelables dépasse désormais celui des énergies fossiles, entraînant une baisse de la production thermique et une part croissante d’énergie renouvelable, malgré une capacité hydraulique sous pression. Le secteur nucléaire évolue par ailleurs de façon contrastée : recul en Allemagne, augmentation en Finlande et en France.

Pour soutenir la transition énergétique, les producteurs diversifient leurs sources et optimisent leurs finances en restructurant leurs dettes. La vente d’actifs thermiques non stratégiques, préférée aux démantèlements coûteux, permet d’équilibrer les réseaux en complément des énergies renouvelables. En conséquence, le secteur électrique européen poursuit sa transformation vers une décarbonation renforcée et une flexibilité accrue du réseau.