DPE : le mode de calcul changera en 2026

À partir du 1er janvier 2026, le diagnostic de performance énergétique (DPE) sera recalculé selon une nouvelle méthode favorable au chauffage électrique. L’arrêté, publié le 27 août 2025 au Journal officiel, acte une mesure annoncée par le gouvernement début juillet et vise à mieux refléter la place de l’électricité décarbonée dans la transition énergétique.

UN NOUVEAU COEFFICIENT POUR L’ÉLECTRICITÉ

Jusqu’ici, le DPE appliquait un coefficient de conversion fixé à 2,3 pour l’électricité. Concrètement, cela signifiait que 2,3 kWh d’énergie primaire étaient comptabilisés pour produire 1 kWh d’énergie finale consommé par le logement. À compter de 2026, ce coefficient sera abaissé à 1,9, conformément à la valeur européenne actualisée.

Le ministère de la Transition écologique explique que cette évolution « corrige une inégalité de traitement qui pénalisait l’électricité, énergie souveraine et largement décarbonée grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, face au gaz ou au fioul importés ». Le texte officiel est consultable sur le site du gouvernement : voir le communiqué et l’arrêté.

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850 000 LOGEMENTS SORTIRONT DU STATUT DE « PASSOIRE THERMIQUE »

L’impact de cette réforme est majeur : environ 850 000 logements actuellement classés F ou G devraient sortir du statut de passoire thermique, sans qu’aucun travaux ne soient nécessaires. Un enjeu important alors que les logements classés G ne peuvent plus être reloués depuis janvier 2025 et que les F seront interdits à la location en 2028.

Pour les propriétaires bailleurs, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) salue une « mesure de justice énergétique » qui protégera la valeur des biens et évitera leur décote.

DES CRITIQUES SUR UN « EFFACEUR MAGIQUE »

Cette modification ne fait pas l’unanimité. La Fondation Abbé Pierre et l’association de consommateurs CLCV dénoncent un « effaceur magique » qui requalifie des logements énergivores sans amélioration réelle pour les occupants ni réduction de facture. Du côté des artisans du bâtiment, la Capeb alerte sur le risque d’un ralentissement des travaux de rénovation, dans un secteur déjà fragilisé par la suspension temporaire de MaPrimeRénov’ pour les rénovations globales.

UN CHOIX POLITIQUE QUI DIVISE

Pour certains acteurs, cette réforme consacre la victoire du lobby de l’électricité sur celui du gaz. L’association pro-gaz Coénove parle même d’un « tripatouillage politique d’un outil scientifique » visant à masquer le retard de la France sur ses objectifs de rénovation énergétique.

Le gouvernement assume néanmoins son choix, estimant que cette évolution encouragera le remplacement des chaudières fossiles par des pompes à chaleur, technologie centrale dans la stratégie nationale de décarbonation.

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