Le pilotage énergétique : levier de performance pour 2026

Le pilotage énergétique devient un sujet incontournable à l’approche de 2026. Entre l’évolution du DPE, les obligations GTB liées au Décret BACS, et la recherche d’économies de chauffage, il ne s’agit plus seulement de confort. C’est une brique de performance qui aide à consommer moins, à mieux prouver sa performance énergétique, et à sécuriser la valeur d’un bâtiment.

Pour replacer le sujet dans le cadre global de la RE2020 et des exigences de sobriété, vous pouvez aussi lire l’objectif de la RE2020 :

QU’EST CE QUE LE PILOTAGE ÉNERGÉTIQUE ?

Le pilotage énergétique, c’est l’ensemble des technologies qui mesurent et surtout qui agissent automatiquement sur les équipements d’un bâtiment, en particulier le CVC (chauffage, ventilation, climatisation). On parle de logiciels, de capteurs et d’actionneurs capables d’ajuster les réglages en temps réel.

La différence clé avec le suivi énergétique est simple.

• Suivi énergétique : je visualise ma consommation, je constate, je compare.
• Pilotage énergétique : le système agit, par exemple il baisse le chauffage quand je pars, ou il adapte la consigne selon l’occupation.

Techniquement, le pilotage repose souvent sur une boucle logique très concrète : mesurer (capteurs), décider (règles ou algorithmes), agir (actionneurs). Le résultat, c’est moins de gaspillage, plus de cohérence entre besoins réels et fonctionnement des équipements.

LA RÉFORME DU DPE EN 2026

Au 1er janvier 2026, le DPE évolue avec le changement du coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire, qui passe de 2,3 à 1,9.

Le coefficient actuel de 2,3 est défini par l’Arrêté du 31 mars 2021 que vous pouvez retrouver sur Légifrance.

L’opportunité est directe : cette modification administrative va mécaniquement améliorer le classement DPE de nombreux logements chauffés à l’électricité, parfois sans travaux. Le pilotage énergétique devient alors une manière de sécuriser ce gain, parce qu’il évite les dérives de consommation (chauffage trop haut, chauffage inutile en absence, eau chaude mal programmée).

Si vous voulez une base claire sur le DPE avant d’aller plus loin, vous pouvez vous appuyer sur notre guide du DPE.

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DÉCRET TERTIAIRE ET DÉCRET BACS : QUELLES OBLIGATIONS ?

Le Décret Tertiaire et le Décret BACS sont souvent confondus, alors qu’ils n’imposent pas la même chose.

• Décret Tertiaire : il s’agit d’une obligation de résultat. Les bâtiments tertiaires doivent réduire progressivement leurs consommations d’énergie, avec une trajectoire fixée par la réglementation (par exemple –40 % en 2030). Les moyens techniques sont libres, seul le résultat compte.
• Décret BACS : c’est une obligation de moyens. Il impose l’installation de systèmes d’automatisation et de pilotage énergétique, généralement une Gestion Technique du Bâtiment (GTB), afin de suivre et piloter les équipements de chauffage, ventilation et climatisation.

Les échéances du Décret BACS pour les bâtiments existants sont claires :

• Depuis le 1er janvier 2025 : obligation pour les bâtiments dont la puissance CVC dépasse 290 kW.
• À partir du 1er janvier 2027 : extension aux bâtiments dont la puissance CVC dépasse 70 kW.

Le message clé est simple : ne pas attendre 2027. Plus l’échéance approche, plus la demande en installateurs GTB augmente, avec des risques de délais plus longs et de coûts plus élevés. Anticiper permet de sécuriser la conformité et d’engager plus tôt les économies d’énergie.

LES TECHNOLOGIES AU SERVICE DU PILOTAGE

LA GESTION TECHNIQUE DU BÂTIMENT GTB POUR LES PROFESSIONNELS

La GTB, c’est la version “industrie et tertiaire” du pilotage énergétique. Elle centralise la supervision des équipements et permet d’automatiser des actions à l’échelle d’un bâtiment ou d’un parc.

Ce qu’une GTB apporte, très concrètement :

• supervision centralisée (chauffage, ventilation, climatisation, parfois éclairage et comptage)
• détection d’anomalies et alertes (dérive de consommation, fuites, fonctionnement hors horaires)
• délestage automatique pour éviter les dépassements de puissance et stabiliser l’exploitation
• historisation des données pour suivre les gains et piloter la performance dans le temps

Si vous cherchez un prestataire pour cadrer le besoin ou installer une solution, vous pouvez orienter vers notre demande de devis :

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L’IOT ET LE SMART HOME POUR LE RÉSIDENTIEL

Côté logement, on parle surtout de thermostat connecté, de têtes thermostatiques, et parfois de scénarios domotiques. L’objectif n’est pas de “connecter pour connecter”, mais de rendre le chauffage plus intelligent et plus sobre.

Quelques cas d’usage simples, très efficaces :

• programmer par pièce plutôt qu’un réglage unique pour tout le logement
• baisser automatiquement en absence (géolocalisation ou planning)
• éviter la surchauffe en anticipant l’inertie du logement
• adapter les consignes selon la météo ou des plages horaires

Un point important : pour rester éligible aux aides en vigueur et garantir une installation propre (sécurité électrique, compatibilité chaudière ou PAC, paramétrage), il est préférable de passer par un artisan qualifié.

APPLICATIONS CONCRÈTES : OÙ FAIRE DES ÉCONOMIES ?

CHAUFFAGE ET EAU CHAUDE SANITAIRE PAC ET BALLON

Coupler le pilotage à une pompe à chaleur ou à un chauffe eau thermodynamique permet de produire au bon moment, au bon niveau, et uniquement quand c’est utile. L’idée est de réduire les cycles inutiles et d’optimiser le fonctionnement, par exemple avec une programmation intelligente sur les heures creuses ou sur les périodes de présence.

Pour avancer sur un projet concret sans entrer dans des montants d’aides (qui changent au 1er janvier), vous pouvez diriger vers une page orientée installation avec une phrase simple : demandez des devis pour l’installation d’une PAC pilotable via :

AUTOCONSOMMATION SOLAIRE INTELLIGENTE

Le pilotage énergétique devient particulièrement intéressant avec le solaire. L’objectif est d’augmenter l’autoconsommation en décalant certains usages au moment où la production est maximale, souvent autour de midi.

Exemples typiques :

• lancer un chauffe eau ou une machine énergivore en journée plutôt qu’en soirée
• piloter la recharge de véhicule électrique pendant le pic solaire
• déclencher certains équipements selon un seuil de production photovoltaïque

Si vous envisagez une installation, calculez la rentabilité de votre projet solaire.

TABLEAU RÉCAPITULATIF : QUELLE SOLUTION POUR QUEL USAGE ?

COMMENT FINANCER SON INSTALLATION ?

Premier point à clarifier : le Coup de pouce pilotage connecté a été supprimé par l’arrêté du 18 novembre 2024, il ne faut donc plus compter dessus.

Il reste toutefois plusieurs leviers, à condition d’utiliser des formulations pérennes (barèmes en vigueur, conditions de ressources, etc.) :

• MaPrimeRénov’
  Le pilotage énergétique peut être pris en compte lorsqu’il est intégré dans une rénovation d’ampleur, dans le cadre du parcours accompagné. L’éligibilité dépend du respect des critères techniques du projet global et des règles en vigueur au moment du dépôt du dossier, notamment en matière de performance énergétique attendue.

• Certificats d’Économies d’Énergie (CEE)
  La fiche BAR TH 173 concerne les systèmes de régulation par programmation horaire, notamment pièce par pièce. Depuis la suppression du Coup de pouce pilotage connecté en novembre 2024, ce type d’équipement reste finançable via les primes CEE classiques, sous réserve de conformité technique et d’installation par un professionnel qualifié.

• TVA à 5,5 %
  Un taux de TVA réduit peut s’appliquer sur le matériel et la pose lorsque les équipements de pilotage sont fournis et installés par un professionnel RGE, et que les travaux répondent aux conditions prévues pour l’amélioration de la performance énergétique du logement.

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FAQ SUR LA GESTION DE L’ENERGIE

Quelle économie réelle avec un pilotage ?

Jusqu’à 15 pour cent d’économies sur la facture de chauffage, selon l’ADEME, à condition que le pilotage soit bien paramétré et adapté au logement ou au bâtiment.

Mon bâtiment est il concerné par l’obligation GTB ?

Oui si la puissance de chauffage ou de climatisation dépasse 70 kW à partir de 2027, et au-delà de 290 kW depuis le 1er janvier 2025, selon le cadre du Décret BACS.

Différence domotique vs pilotage ?

La domotique vise surtout le confort et les usages (volets, éclairage, scénarios). Le pilotage énergétique vise la performance mesurable, avec un objectif clair : réduire les kWh consommés, en particulier sur le chauffage.